Haymi débarque dans l'académie

C'était une nuit froide, humide. Une de ces nuits où on a envie de se réfugier au fond de son lit avec la couette par dessus la tête. Une de ces nuits où le moindre bruit nous fait sursauter. Ces nuits où on a juste envie de s'endormir pour laisser s'éloigner la peur et pour se réveiller quelques heures plus tard avec le vague souvenir d'une nuit désagréable.
C'était cette nuit là où Haymi arriva à l'académie. Une pointe d'appréhension se faisait sentir dans sa voix lorsqu'elle chanta dans le taxi. Oui, Haymi chantait. Très bien, même !
Mais seulement une pointe d'appréhension, n'est-ce pas ? Haymi était pressée de voir à quoi ressemblaient les élèves de l'institut. Tous des ringards ? Tous des filles et fils à papa qui ignoraient la signification du mot liberté ? Qui ne connaissaient que leurs bouquins et n'avaient aucune vie sociale en dehors de leurs discutions avec les professeurs ?

Haymi descendit du taxi en vitesse, ouvrit le coffre, prit sa valise et la posa par terre. Elle était habillée décontractée. C'est clair qu'il ne faut jamais se fier aux apparences mais la première impression est celle qui vous batît votre réputation pour longtemps. Alors, Haymi avait mit un baggy très large taille basse, où son boxer rose dépassait. Sa brassière noire et ses mitaines en résilles donnaient à l'ensemble un effet des plus spécials. Haymi paya le chauffeur du taxi avec la ferraille qu'elle trouva dans ses poches et se dirigea vers le hall de l'académie avec, à la main, son énorme valise. La porte était fermée à clef. Mince ! L'académie n'avait-elle pas prévue l'arrivée d'Haymi ? Cette dernière était-elle transparente au point qu'on la laisse passer la nuit dehors ? Haymi regarda la grande porte en verre aux croisillons boisés. Avec de l'énervement, elle enroula sa mitaine autour de son poing et donna un gigantesque coup dans le verre qui vola en éclats. Au diable les ennuis qu'elle pourrait avoir pour ce délit ! Elle passa le pied de l'autre côté de la porte et se glissa tant bien que mal à l'intérieur de la pièce. C'était sombre, grand, effrayant. Elle trouva un interrupteur à côté d'elle qui alluma un immense lustre vaccillant. Elle sourit et observa l'endroit désert. Elle ne savait ni où aller, ni que faire. Elle s'appuya simplement contre la porte qui étaient à présent simplement constituée de ses croisillons en bois.

Lucas n'était pas encore couché, il papillonait dans les couloirs de l'Academie, ne trouvant pas le sommeil. Il allait arriver dans le hall d'entrée quand il entendit le bruit d'un brit de verre. Il accéléra alors sa marche et arriva dans le grand hall d'entrée. Il appercue alors une jeune demoiselle appuyé contre la porte d'entrée... Effectivement le verre de la porte était gisant sur le sol, en mille morceaux. IL descendit alors les grands escaliers sans baisser les yeux, en gardant le regard fixé sur la fille. Arrivé en bas, il s'arrêta et resta fixe, il tenu la position quelques instants sans rien dire et finit par lancer :

Bienvenue a l'Academie Pencey ! d'un ton banal par rapport aux circonstances...

Il reprit alors sa marche et ne se trouvait plus qu'a quelques mètres qu'un il s'arreta a nouveau

Je suppose que tu es une nouvelle élève... dit-il d'un ton accueil mais a la fois mystérieux

Il finit alors de s'approcher afin de pouvoir sérrer la mains de la jeune demoiselle. Il tendit sa main droite en avant, sans dire un mot.

Haymi s'était rendue compte trop tard qu'elle s'était ouvert la paume de la main. Une large entaille la zébrait de haut en bas de façon oblique. Haymi appuya la paume contre le mur et, lorsqu'elle la retira, du sang tâchait le papier peint. Haymi soupira et remit sa mitaine qui ne tarda pas à être tâchée à son tour. Haymi leva les yeux et vit un jeune homme se diriger vers elle. Haymi haussa un sourcil et dégagea les cheveux qui lui tombaient dans les yeux d'un geste las. Elle pencha légèrement sa tête sur le côté et le regarda s'avancer et annôner une formule de bienvenue. Aprise par coeur, sans doute...
Haymi se décolla de la porte avec lenteur et attendit que le garçon se soit rapproché suffisemment. Elle le laissa tendre sa main et dire quelque chose qu'on dit toujours aux élèves dont on sait qu'ils sont nouveaux. Haymi serra furtivement la main du jeune homme et le regarda dans les yeux :

-Tu supposes bien, dis donc.

Elle se tourna vers la porte et passa un doigt long, fin, à l'ongle manucuré sur un des croisillons :

-Quelle magnifique porte était-elle... Tant pis.

Elle sourit, l'air un peu perdu, puis elle attrapa sa valise de sa main valide et se dirigea vers les escaliers à petits pas lents.

Il laissa passer la jeune fille devant lui. Il ne fit aucune remarques, il la laissa s'éloigner. Quand il entendit le sn des dales des escaliers, retentirent pour la 1ere fois il lança a haute voix :

Et tu peux m'expliquer où tu comptes aller là ? avec un petit sourir sadique en accompagnement.

Haymi avait du mal à marcher avec ses petits escarpins oranges fluos tout neufs. Elle manqua de s'étaler en montant les escaliers mais, fièreté oblige, elle se rattrapa à la rambarde d'un air très digne. Elle souleva sa valise et la posa sur la marche suivante. Puis elle se retourna et regarda le jeune homme qui n'avait pas bougé depuis tout à l'heure. Son sourire légèrement niais indiquait une forte tendance au sadisme, même si ce sadisme devait être innocent. Haymi le dévisagea. Il était assez mignon, si on appréciait le genre crâneur-qui-s'ignore. Haymi lui sourit :

-Si je faisais comme tous les arrivants de cette académie, je monterais chercher ma chambre, tu ne crois pas ?

Haymi finit de grimper les escaliers et posa sa valise contre le mur. Puis elle s'assit sur la dernière marche et observa le jeune homme en attendant sa réponse qui, Haymi l'espérait, serait assez cinglante.

Son petit sourir s'intensifia...

Et comme tout nouvel élève de l'Academie, tu ne sais pas où se trouve l'internat... Donc tu n'as absolument aucune idée de l'endroit où tu doit aller...

La demoiselle s'était assise sur la dernière marche. Il ne s'était toujours pas retourné. Il regardait toujours la porte cassée, mais voulait pas se retourner, pour garder son côté mystérieux (lol)

Haymi hocha la tête en silence. Réponse cinglante ? Oui, surement. Haymi regarda le lustre qui, dangereusement, se balançait violemment de droite à gauche. Haymi eut un petit sourire en imaginant le lustre se détacher du plafond pour aller s'écraser sur le crâne du garçon. Sadique ? Elle ? Oui. Plus qu'on pouvait le croire en admirant sa gueule d'ange. Haymi sourit au garçon :

-Bien entendu... Si j'étais de ces moutons qui vont sagement se ranger dans le même rang que le troupeau, j'irais, effectivement, demander de l'aide pour trouver l'internat car, en tant que nouvelle élève qui se respecte, je n'ai strictement aucune idée de l'endroit où il se trouve.


Haymi soupira exagérément. Si une chose l'insupportait, c'était bien de devoir faire comme tout le monde ! Haymi appuya sa tête contre la rambarde et continua à débiter des paroles :

-Mais comme je ne suis pas de ces moutons là, j'avais simplement imaginer pouvoir aller aux toilettes... Et bien sûr, je ne sais pas où elles sont, tu vas me dire. Mais, comme toute être humaine normalement constituée, n'ai-je pas des yeux et un cerveau ? Je pourrais trouver toute seule, non ?

Il eut un petit rire qu'il éxagera

Et bien vas y. Prends t'es yeux et ton cerveau et va. Je te regarde faire.

C'est a cet instant qu'il se retourna pour la 1ere fois.

Haymi eut un petit rire et interrogea le jeune homme :

-Tu crois vraiment que j'allais attendre ta permission pour prendre mes yeux et mon cerveau et y aller ?

Haymi le regarda se retourner.

-J'aurai fini par croire que tu trouvais réellement cette porte intéressante...

Haymi marqua une pose et ajouta dans un souffle :

-... Ou que tu me trouvais réellement repoussante au point de ne pas vouloir me regarder.

Haymi sourit, se leva, et ajouta d'une traite :

-Voilà ! Je prends mes yeux, mon cerveau, et je vais aux toilettes ! Regarde moi faire, t'as vu comme je fais bien ça ?

Elle rit et se dirigea vers le couloir de droite tout en passant sa main sur la rambarde poussiéreuse.

Il souriat de plus belle. Il fit quelques pas en avant que la jeune fille ne rajoute -Voilà ! Je prends mes yeux, mon cerveau, et je vais aux toilettes ! Regarde moi faire, t'as vu comme je fais bien ça ?

Tu te débrouille merveilleusement bien mais je vais tout de même te regarder faire jusqu'au bout.

Il reprit alors sa marche en direction de la jeune fille, et il commença a monter les marches juste derrière elle.

Haymi fit volte face en entendant le garçon la suivre :

-Je ne vais pas me perdre, tu sais ! Et puis, je suis bien assez grande pour savoir mettre un pied devant l'autre sans me casser la figure !

Elle le regarda d'un air de défi. Pourquoi fallait-il toujours qu'on la prenne pour une gamine ? Elle n'avait que 15 ans et elle avait appris à marcher il ya 14 ans, elle pouvait être capable de se débrouiller, tout de même !

Il continuait de marcher. La jeune fille s'était arrêté en plein milieu des escaliers mais Lucas passa devant elle sans y faire attention.

Dans ce cas...

Il continuait de monter les marches, et une fois arrivé en haut il lança

... je te resouhaite la bienvenue ! avec un petit air sadique

En haut des escaliers on pouvait prendre a droite ou a gauche, Lucas prit le couloir de gauche sans dire un mot a la jeune fille... Il s'éloignait a présent...

Haymi se demanda si elle n'avait pas été un peu trop dur, un peu trop froide et aggressive. Elle regarda le jeune homme s'éloigner d'un air indifférent. Haymi attendit qu'il eut disparu au tournant du couloir pour continuer sa route à la recherche des toilettes qu'elle n'avait toujours pas trouvé.
Haymi repoussa ses cheveux en arrière et pressa le pas. Elle sentait une présence derrière elle, quelque chose de maléfique. Se rappelant une ancienne formule de magie noire, elle murmura :

-Alecandeoh...

Elle se retourna brusquement. Si il y avait réellement une présence, quelle qu'elle soit, elle apparaîtrait illuminée vivement. Haymi se rendit compte qu'il n'y avait rien du tout et, quelque peu rassurée, elle continua son chemin en s'inquiétant d'être sujette à des hallucinations.