Se repose [Pv Bill]

L'eau fraîche qui fouetta le visage de Bill lorsqu'il plongea dans l'eau était la meilleure sensation qu'il connaisse. La plus grisante. La plus revigorante. Celle qu'il aimerait connaître pour le restant de sa vie.
Bill allongea ses bras devant lui, baissa la tête et battit des pieds pour prolonger son plongeon. Une fois arrivé à bout de souffle, il fit un rapide coup de jambes pour remonter à la surface. Il inspira profondément tout en projetant une multitudes de goutelettes autour de lui. Il ouvrit grand la bouche pour reprendre son souffle, tout en passant ses mains dans ses cheveux. Ceux-ci était a présent tout lisses, et retombaient parfaitement en épousant le creux de sa nuque. Après avoir récuperer un poul normal, il ouvrit lentement les yeux et passa ses doigts sur ses pommettes pour vérifier que son maquillage avait tenu. Excellent. Rien n'avait coulé. Avec une vague sourire satisfait, Bill commença à faire une brasse lente vers son point de départ. Il se retourna et à ce moment-là, il vit la jeune fille de l'autre jour déposer son T-shirt à l'eau. Bill entrouvrit ses lèvres, légèrement stupéfait. Il passa sa langue sur sa lèvre supérieur et fit un crawl stylisé vers la berge. Il sortit de l'eau en prenant son T-shirt avec lui et se dirigea vers la jeune fille qui semblait plongée dans son livre. Avec mécontentement, Bill lui jeta le T-shirt trempé au visage.

-Excuse-moi, je crois que t'as une erreur à réparer.

Bill s'apprêtait à se rediriger vers le lac, pour se plonger dans l'eau et pour, à nouveau, laisser sa conscience sur la terre ferme. A nouveau s'oublier dans les sensations que lui procuraient l'eau. Il allait se retourner, se détourner de la jeune fille qui lui semblait hargneuse, froide, infréquentable, et aux idées très arrêtées. Avec un soupir, Bill la détailla des pieds à la tête, sans un mot, puis il se retourna. La sensation d'un tissu humide et froid lui fouetta le visage. Il porta sa main à sa machoire, et il sentit que la jeune fille venait de lui relancer son T-shirt au visage. Avec une pointe d'énervement, Bill l'enleva de là et le tint en main, tout en regardant la fille qui répliqua aggressivement. Elle se leva pour faire face à Bill et le regarder avec défi. Avec un sourire mi-moqueur, mi-agacé, Bill s'apprêtait à lui relancer le T-shirt quand il eut une bien meilleure idée. Il le prit à deux mains, le souleva au dessus de la tête de la jeune fille et l'essora complètement. L'eau coula à flots, tant le T-shirt était lourd d'humidité. Avec un sourire, Bill remit son T-shirt sur lui et dit :

-Voilà, on est quittes. C'est bien. Tu l'as rempli d'eau, je l'ai vidé.

Il se détourna de la fille qui lui semblait légèrement trop gamine, puis il fit quelques pas vers le lac et s'assit au bord, les orteils frôlant la surface lisse de l'eau.

Bill sentait le regard moqueur de la jeune fille derrière lui. Elle semblait tenter tant bien que mal de maîtriser le rire qui menaçait d'exploser. Bill fut un peu vexé, c'est normal... Il reprit sa respiration normale après le départ de l'oiseau. Il sentit la main de la jeune fille sur son épaule qui tenta de le calmer mais qui finit par éclater de rire. Avec dégoût, Bill se retourna brusquement vers elle et la poussa violemment :

-Ne me touches pas !

Il était énervé, très énervé d'avoir a subir les moqueries. Marre d'être montré du doigt à cause de son ornithophobie. Il se releva et toisa la jeune fille, en tremblant. Il avait envie de partir, mais à la fois de rester. Il réfléchit à toute vitesse, et ne trouvant rien pour se venger en étant raisonnable, il alla s'assoir contre le tronc de l'arbre qui se trouvait un peu plus loin.

Bill se laissait aller. Il ne pouvait plus s'arrêter de chanter. Une fois lancé, rien ne l'arrêtait jamais. Il murmura les dernières paroles de la chanson, et soudain, tout lui revint en mémoire. Devilish, le groupe, Georg, Gustav, les concerts, les cris, tous les fans, la chanson Schwarz écrite par son frère qui avait donnée lieu à une grosse dispute, son ex qui avait divulgué des rumeurs, les studios, les moments où il se sentait bien, quand il écrivait ses chansons, quand il retrouvait son groupe pour répéter... Bill inspira profondément pour éviter une nouvelle larme. Il toussota pour masquer sa nostalgie et acheva la chanson dans un souffle rauque, avec une voix dans laquelle on pouvait deviner des sanglots. Bill se mordit la lèvre inférieur et un grand silence s'abbatit. L'ambiance était pesante, on entendait plus rien. Bill voulait recommencer à chanter mais sa voix s'étrangla dans sa gorge, bloquée par la mélancolie qui menaçait de le faire suffoquer.

Bill respira profondément, pour se dégager de sa tristesse. Il se sentait mal, trop à l'étroit, étranglé, oppressé. Il avait l'impression que d'une minute à l'autre, il allait imploser. Avec une voix redevenue presque normale, il s'adressa à la jeune fille :

-Tu connais ?

Bill entendit la jeune fille répondre à la négative. Elle ne connaissait pas... Remarque, c'était tant mieux. Il n'aurait pas à expliquer la rupture du groupe... Et puis, si elle connaissait, n'aurait-elle pas déjà hurlé en le voyant ? Non. C'était évident qu'elle ne connaissait pas du tout. C'était évident depuis le début mais Bill, aveuglé par sa popularité fulgurante, ne voyait pas que certaines filles n'étaient pas des groupies, que certaines filles avaient d'autres préoccupations dans leur vie que plaire aux garçons. Avec un certain dégoût de lui-même, Bill s'apprêtait à se lever à la laisser, pour ne pas la déranger plus, pour ne pas lui faire plus du temps qu'il ne lui en avait déjà fait perdre. Avant tout ça, il aurait voulut lui dire merci. Merci de ne pas s'être écrié en bondissant qu'il chantait admirablement bien et que la chanson était superbe... blablabla. Si ça se trouve, elle n'avait même pas apprécié la chanson. Ca aurait été bien. Bill aurait pu se remettre en question, lui et sa voix. Il aurait pu lui dire adieu, adieu aux chansons, au groupe... Il n'arrivait pas à se faire à l'idée que c'était fini. Totalement fini. Les flashs, les séances photos, les interviews, les larmes des fans qui n'en pouvaient plus de ne pas pouvoir les toucher, les voir. Bill avait sans doute trop fait souffrir, et tout le monde. Au moins, il été sur que s'il faisait souffrir la jeune fille, ça ne serait pas pour son innaccessibilité. Puis soudain, cette dernière lui proposa son aide, son écoute. Elle lui assura qu'elle n'était pas ce qu'elle voulait laisser paraître. Avec un sourire, Bill murmura :

-Je veux bien te croire. Commence déjà par me donner ton nom.

Bill regardait le ciel. Il était bleu, bleu clair, sans aucun nuage. Aucun oiseau n'y passait non plus, ce qui faisait de ce ciel... un ciel parfait. Bill aimait l'idée que le ciel était un immense territoire sans frontière, sans différence, sans barrière. Juste une immensité bleutée et magnifique. Avec une soudaine inspiration, Bill chercha autour de lui, par habiture, un stylo et un bloc-notes, pour écrire une chanson là-dessus. Par malheur, la "rupture" lui revint en tête. Il se força à se persuader que c'était fini, qu'il n'y aurait plus rien, qu'écrire une chanson ne ferait qu'empirer sa mélancolie.

Bill décida de se bouger un peu, de ne pas rester assis là, à attendre un quelconque [xD tmtc^^] changement dans sa vie qui était devenue morne et ennuyeuse. Il se leva d'un bond, contourna le tronc et se trouva face à la jeune fille, Tasha. Il lui tendit la main avec un sourire charmeur :

-Tasha... Viens, on va marcher un peu.

Il lui sourit et sortit son Ipod en attendant.

Bill eut le surprise de voir que Tasha laissa sa main dans la sienne. Elle semblait heureuse, de bonne humeur, et plutôt à l'aise. Fier de sa victoire, Bill la tira doucement par la main en montrant un chemin qui serpentait à travers les arbres de la forêt. Comme elle semblait d'accord, il s'y engagea, toujours main dans la main avec elle, sans songer une seule seconde qu'elle avait peut-être déjà un petit ami. D'ailleurs, il n'y pensait pas et tant mieux, ça lui éviterait les prises de tête durant toute la promenade. Avec sa main libre, il mit la chanson 69 [xD], qui se trouvait être "Stich ins Glück". Cette chanson le faisait toujours penser à sa propre adolescence, et le rendait nostalgique. Avec précision, il infiltra un des écouteurs dans son oreille, pour entendre Tasha si elle se décidait à parler. Bill hésitait à tenter quelque chose, et tiraillé par le doute, il préféra ne rien faire, si ce n'est de glisser ses doigts entre ceux de Tasha au lieu de juste lui tenir la main, comme à la maternelle. Bill lui fit un petit sourire timide, mais légèrement provocateur du genre "Ne retire pas ta main ou sinon ce sera bien pire !".

Bill arriva au refrain de la chanson Stich ins Glück. Il ne savait pas quoi faire, ni que dire. Le silence s'était installé, pesant, électrique, mais ce serait mentir que de dire que Bill n'appréciait pas ce moment d'intimité. Tasha brisa le silence en lui demandant son nom de manière plutôt originale. Bill réfléchit quelques secondes à une manière pas très banale non plus de lui répondre. Il acheva simplement dans un murmure :

-Ce n'est qu'un nom... Appelle moi comme tu le souhaites.

Il lui sourit mystérieusement et lui tendit un écouteur. Comme Tasha ne connaissait pas Tokio Hotel, il lui ferait découvrir. Il le voulait, il avait envie de lui faire partager ses goûts musicaux.

Ca y'est. Elle avait posé LA question. La question fatidique. Qui allait tout ruiner, tôt ou tard. Maintenant où dans l'avenir. Aujourd'hui ou demain. Ca allait tout casser, tout briser. Elle allait s'émerveiller, vouloir sortir avec lui pour son argent et Bill, lui, amoureux, ne pourra plus se détacher d'elle, elle pour qui il aura des sentiments.

Bill soupira. Il ne voulait pas lui dire que c'était lui qui chantait. Et puis... de toute façon, elle le saurait bien un jour, alors maintenant ou un autre jour... Mais non. Il ne voulait se résoudre à lui avouer. Pour une fois qu'il rencontrait une fille simple et qui ne connaissait pas son ex-groupe...

Comment esquiver la question ? Et s'il n'y arrive pas ? Que répondre à ça ? Bill était criblé de doutes, il ne savait pas quoi dire. Au lieu de cela, il se tourna vers Tasha qui le fixait d'un air interrogateur. Avec un sourire, il lui prit l'écouteurs des mains, éteint son Ipod et le mit dans sa poche. Il plongea son regard dans celui de Tasha et se rapprocha d'elle. Il la poussa en douceur vers un arbre puis il lui murmura :

-Chut...

Lorsqu'elle fut posé contre l'arbre, il passa ses bras autour de sa taille et la serra contre lui. Elle était magnifique, elle avait de grands yeux noirs, une peau métissée et des cheveux sublimes. Bill la détailla encore, puis il s'attarda sur sa bouche. Des lèvres charnues, bien arrondies [xD]. Sans oser quoi que ce soit de plus, Bill rapprocha son visage de celui de Tasha. Leurs lèvres n'étaient plus qu'à deux centimètres. Bill sentait le souffle chaud de Tasha sur sa bouche, et cela lui donnait encore plus envie de goûter à la sienne...